1er novembre 2021

Homélie de la TOUSSAINT

Homélie de la Toussaint 2021 à la basilique Notre Dame d’Arcachon

          Qu’est-ce qu’un saint ? Saint Jean nous donne la définition dans la 2ème lecture : « Un saint, un sainte, c’est un croyant qui regarde pour l’éternité Dieu face à face. A force d’être irradié par Dieu, il devient semblable à Dieu ». Un saint c’est un voyant. 

         Comme un saint c’est un voyant, si nous voulons devenir des saints, il nous faut apprendre à voir Dieu. En fait, Dieu, nous le voyons, mais nous ne le reconnaissons pas. Il est là dans les sacrements. Il est là dans l’Eglise son épouse. Il se tient au milieu de nous quand nous sommes deux ou trois à prier. Il est là quand je prends en charge le petit ou le réprouvé. « Ceux que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait ». Notre drame, c’est que nous sommes aveugles. Si nous arrivions à reconnaître Jésus, nous serions attirés par son regard, par sa voix, comme le furent saint Matthieu, saint Pierre, saint Philippe. Les saints développent un sixième sens : le sens de Dieu. Ils le reconnaissent dans le plus pauvre, ainsi saint Vincent de Paul. Ils le reconnaissent dans sa Parole, ainsi saint Jérôme. Ils le reconnaissent dans l’Eucharistie, ainsi Thomas d’Aquin. Ils ont vu le Seigneur. Ils ont été irrémédiablement attirés par lui.

        A notre niveau, ce que nous demande l’Evangile, c’est d’abord de chercher Dieu. « Cherchez d’abord le royaume de Dieu, le reste vous sera accordé par surcroît » dit le Seigneur. Si nous cherchons à connaître de Dieu, notre vie croisera son sillage. Alors nous le reconnaîtrons. Il faut aussi être vigilant. Tant qu’on y est, on peut aussi essayer de reconnaître les saints qui nous entourent. Car ils ne sont pas qu’au ciel. Il y a des saints parmi nous. Ce serait une manière ludique de nous convertir : discerner la part de sainteté qui est plus ou moins secrète chez les gens que nous côtoyons. Nous habituerions notre regard à voir les signes de la présence de Dieu chez les autres. Petit à petit, nous reconnaîtrions Dieu quand il passe dans notre vie.

       Car les saints sont habités par Dieu. La croûte du péché est moins épaisse chez eux. Du coup, il laisse filtrer la lumière qui est en eux. Nous ne sommes peut-être pas encore des saints. Mais en fréquentant les saints, leur sainteté étant contagieuse, nous pourrons être à notre tour brûlés par cette lumière.

       Au fond, que voulons-nous ? La joie, la paix et l’amour. Les saints ont réalisé ce rêve. Même si leur vie n’est pas exempte de souffrance –voyez sainte Bernadette de Lourdes et sainte Thérèse de Lisieux – ils ont été les hommes et les femmes les plus joyeux du monde, les plus paisibles, les plus remplis d’amour.

       La sainteté est la voie royale du bonheur. Qu’attendons-nous pour devenir les saints du XXIème siècle ?

                                                                                                                                                  Père Philippe Verdin op