Synode 2023
SECTEUR PASTORAL D’ARCACHON SYNODE 2021-2023
Contribution synodale du secteur d’Arcachon
Sur le secteur d’Arcachon il y a eu trois rencontres :
Mardi 9 novembre 2021
Mardi 7 décembre 2021
Mardi 18 janvier 2022
Première rencontre :
50 personnes se sont retrouvées à la salle du Moustey en présence du Père Arnaud doyen, du Père Bernard Peyrous et du Père Omer Kawaya.
I – LES COMPAGNONS DE VOYAGE :
Nous sommes tous des compagnons de voyage les uns pour les autres, mais dans notre marche à la suite du Christ nous ne marchons pas au même pas, au même rythme, mais malgré tout nous sommes sur le même chemin. Aussi nous devons respecter tous ceux qui marchent avec nous et avec qui nous formons l’Eglise du Christ.
Le deuxième point abordé est celui des jeunes, une majorité a regretté l’absence des jeunes dans nos paroisses, aussi bien les parents que les enfants. Les jeunes parents qui font baptiser leurs enfants sont difficiles à garder au sein de notre Eglise, une fois le baptême passé on ne les revoit plus. On s’est donc posé la question de l’évangélisation de ces jeunes parents.
Mais l’évangélisation ce ne sont pas de grandes paroles, mais le témoignage de chacun de nous dans nos vies quotidiennes. Quelle image donnons-nous ? Allons-nous vers les autres et surtout vers ceux qui en ont besoin ?
Les jeunes ne pratiquent plus peut-être parce que nos célébrations ne sont pas très attrayantes, peu animées. Il faudrait donc écouter les attentes des jeunes.
Les femmes sont aussi des « compagnons » de voyage !!! Nous sommes une majorité de femmes dans les services d’Eglise et pourtant peu à des responsabilités importantes. A Lourdes à la conférence des évêques de France, peu de femmes y ont participé, la théologienne Véronique Margron n’était même pas dans le chœur avec les évêques, mais sur un banc avec les fidèles « ordinaires » ! Nous devrions prendre exemple sur les jésuites qui à Marseille lors de leur rencontre annuelle ont demandé à une religieuse Xavière de prendre la parole en chaire après l’Evangile pour donner l’homélie.
Il a été demandé à de nombreuses reprises que l’on donne une place importante à plus de femmes et de laïcs dans notre Eglise.
II – ECOUTER
Chacun fait de belles choses certainement mais on ne se rencontrent pas.
Alors comment se rencontrer ? et s’écouter ?
Beaucoup ont déploré que l’accueil soit presque inexistant dans nos églises.
Une majorité demande que des temps de convivialité soit de nouveau organisés, car c’est un moment de fraternité nécessaire pour faire vraiment connaissance. Il n’en reste pas moins vrai que nous devons aussi être très attentif à l’accueil que nous faisons personnellement à nos voisins de banc à la messe, un sourire, un bonjour…
Nous devons montrer que l’on est bien ensemble, que l’on vit bien ensemble. Mais accueillir quelqu’un c’est très difficile, on accepte difficilement des nouveaux arrivants qui proposent leur aide dans les services. « On a besoin de personne !!! on se débrouille bien comme ça !!! » Ne jamais oublier que nous ne sommes propriétaires ni de notre mission ni de nos églises.
L’écoute concerne toutes les composantes de l’Eglise. Il y a de nombreux lieux d’écoute : un lieu majeur pour l’écoute c’est l’accompagnement des familles en deuil, ils ont des choses magnifiques à dire en particulier sur le don et le pardon, beaucoup ne pratiquent pas le dimanche, mais en fait, dans leur vie quotidienne, ils ont une pratique de l’évangile (sans le savoir et sans le connaitre !) Nous sommes là pour leur faire découvrir que ce qu’ils ont en eux vient du Seigneur.
Le SEM, un groupe de personnes de tout le secteur qui marchent ensemble dans l’écoute des personnes âgées, tout le monde travaille avec tout le monde.
Il faut de l’entre-aide, de la charité et se rassembler autour d’une Eglise universelle.
Les journées du patrimoine et la nuit des églises sont aussi un lieu d’écoute, car il y a de nombreux visiteurs qui posent beaucoup de questions, nous prenons le temps de les écouter, ce qui donne souvent des échanges sympathiques et fructueux.
Surtout savoir entourer nos prêtres afin de leur apporter tous les éléments nécessaires à leur mission et à leur bien-être.
Nous devons nous interroger sur le fait qu’un grand nombre de catholiques aient quitté notre Eglise.
Deuxième rencontre
A peu près 40 personnes se sont retrouvées à la chapelle Ste Jeanne d’Arc en présence de notre doyen le Père Sylvain Arnaud.
4- CELEBRER :
La définition du mot synode c’est « marcher ensemble » et marcher ensemble c’est être dans la démarche de Vatican II et pas autre chose. Ce qui n’est pas Vatican II ne peut pas marcher dans l’Eglise universelle.
Mais il ne faut pas réduire Vatican II aux messes en latin uniquement.
Pas de nostalgie, il faut vivre avec son temps, l’Eglise doit évoluer et François ne dit pas autre chose alors il faut suivre ce qu’il dit.
Vatican II est une tentative d’adapter l’Eglise au monde moderne. Pourquoi exclure ces personnes
Mais il ne faut pas oublier que notre religion est une religion d’amour, et notre Dieu n’est pas un Dieu punitif.
Aujourd’hui c’est clair tout le monde comprend, tout le monde peut suivre la messe quand elle est dite en français.
On peut partager l’Evangile partout et avec tout le monde, c’est le propre de l’Eglise universelle.
Les premiers chrétiens étaient assidus à la prière, au partage du pain, relisons les Actes des Apôtres ! Sommes-nous assidus à la prière ? Soyons des lecteurs assidus de la Parole, voilà ce que l’Esprit Saint nous souffle. Dans le confort de nos vies nous nous sommes un peu affadis.
Relisons le début des Actes de Apôtres !!
Nous devrions plutôt nous interroger : pourquoi y-a-t-il moins de monde aujourd’hui dans nos Eglise à la messe ? Comment encourager la participation active de tous les fidèles ?
Peut-être en impliquant plus les gens, en les faisant participer aux lectures ? Mais cela demande une préparation. Le témoignage des chrétiens n’est pas à la hauteur du message de l’évangile.
Dans le tourbillon de nos vies nous ne devons pas oublier le message d’amour du Christ ! On est tous égaux mais souvent nous nous abritons derrière des rites et on oublie ce message d’amour. Quand on rejette des émigrés à la mer c’est notre civilisation d’amour que nous rejetons.
5 - CORESPONSABLES DANS LA MISSION :
On parle beaucoup de communauté, mais qu’est-ce qu’une communauté, si elle n’est pas vivante et active, intégrée à la vie de l’Eglise et si elle n’est qu’une présence à la messe ?
La mission est première dans nos vies : et c’est par le témoignage que l’on porte que notre communauté vivra, la communauté se fait dans notre engagement au quotidien.
Comment donne-t-on envie de s’engager ?
Comment être dans cette Eglise universelle si on ne se regarde que le nombril ?
La communauté doit réfléchir aux problèmes sociaux et humanitaires.
Les discours politiques sont souvent incompatibles avec le message de l’évangile.
Tout le monde se pose ces questions mais l’Eglise ne veut pas que l’on en discute !!
Prions pour le Pape François, il nous le demande régulièrement.
Ne pas confondre le pouvoir temporel et le pouvoir de Dieu.
Troisième rencontre :
Une trentaine de personnes se sont retrouvées à la chapelle Ste Jeanne d’Arc en présence du Père Sylvain Arnaud et du Père Omer Kawaya.
Cette rencontre a été filmée par une personne envoyée par le diocèse, après un entretien avec le Père Sylvain et le Père Omer Kawaya puis avec Christine et Michelle, les deux animatrices de la rencontre.
VI – DIALOGUER DANS L’EGLISE ET DANS LA SOCIETE :
Notre rencontre débute avec une belle citation du Pape François : « Le dialogue ce n’est pas rompre avec ses propres convictions mais reconnaitre qu’elles ne sont pas uniques. »
Le dialogue c’est ce qu’il y a de plus difficile, qui dit dialogue dit écoute. Ce n’est pas évident de s’écouter. Dans le cadre de l’Eglise il y a des gens qui sont très bornés et qui ont des croyances qui datent, ils ne veulent pas changer. Ils pensent qu’il y a des préceptes immuables dans l’Eglise.
Quant à la gestion des conflits, qu’en fait-on ? Faut-il les laisser pourrir ?
L’Eglise a laissé pourrir le problème de la pédophilie.
La « boutique » prend l’eau, dans son fonctionnement elle génère des choses perverses.
Partons des textes, que dit Jésus sur le fonctionnement du monde. Jésus a parlé à tout le monde.
Reprenons l’histoire de notre Eglise.
Dans l’engagement en politique, les idées sont pour les personnes politiques plus importantes que leur comportement qui laisse parfois à désirer. Quand on s’engage en politique on évite de mélanger avec la religion.
En cette période politique agitée il serait bon que dans notre secteur des chrétiens se réunissent pour échanger sur la politique à partir de l’Evangile.
Car que fait-on de l’Evangile en politique ?
On pense que les chrétiens sont forcément à droite (selon les statistiques) mais c’est faux.
La laïcité : il est difficile d’échanger et de partager avec d’autres chrétiens qui ne sont pas de notre avis.
Certains regrettent la façon dont est vécue la laïcité.
VIII – AUTORITE ET PARTICIPATION
La paroisse est pour moi la cellule de base de l’Eglise, son bon fonctionnement est une condition nécessaire mais non suffisante de la bonne santé de l’Eglise. La vie d’une paroisse ce ne sont pas seulement des cérémonies et des sacrements, c’est-à-dire le rôle sacramentel et officiel, c’est aussi un rôle temporel de gestion d’animation et de coordination ; communication, gestion économique, gestion des personnes exerçant des responsabilités dans les églises, développement et animation de la communauté paroissiale, gestion de la célébration des messes, nombre et horaires des messes, etc… Certaines de ces tâches nécessitent l’intervention des fidèles : fonctionnement des sacristies, ouverture et fermeture des églises, animation des messes, etc… Des fidèles sont donc impliqués dans le fonctionnement de la paroisse, mais trop souvent ce sont de simples exécutants ne participant pas aux prises de décisions alors que beaucoup de ces décisions les concernent directement, comme les horaires et le nombre de messes ou les questions économiques puisque ce sont eux qui financent les dépenses par leurs dons. Cette gestion temporelle est une tâche lourde qui, dans les paroisses importantes, ne peut être assurée par une seule personne. De plus l’Eglise, par la voix de ses évêques et du Pape, demande que les fidèles soient associés à la gestion de ce rôle temporel, par la mise en place de structures adaptées et actives. C’est pourquoi une des conséquences de la réflexion décidée par le Pape, devra être d’étudier toutes les décisions à prendre pour que la participation réelle des laïcs la vie de la paroisse, et donc de l’Eglise, puisse devenir une réalité.
Participer à l’organisation de nos secteurs pastoraux c’est l’affaire des chrétiens mais il faut se mettre d’accord sur le message de l’Evangile.
Partir de ce qu’il se dit du partage et de la solidarité dans l’évangile.
Il faut être d’accord sur un projet et notre projet de chrétien c’est l’Evangile, le même évangile qui nous rassemble tous, même avec nos frères protestants.
La « boutique » ce n’est pas l’essentiel.
Nos communautés primitives étaient des communautés de partage et de débat.
On se contente de la petite boutique en mettant de l’huile par-ci par-là pour essayer d’avoir des clients. Il n’y a pas de réel changement.
L’Eglise est en pleine crise.
Il faut apprendre à voir les urgences et à s’organiser pour que vive l’Eglise.
La participation dans l’Eglise : le Pape François a renversé la pyramide de fonctionnement hiérarchique, on part des fidèles pour descendre vers le Pape. Il faut redonner du pouvoir aux laïcs.
Notre Eglise a des problèmes, mais malgré les crises elle s’en sort toujours, elle est toujours là, ayons la foi.
La foi n’empêche pas d’être intelligent, la crise vient de l’intérieur de l’Eglise, il faut s’interroger sur tout cela. C’est l’essentiel ! il ne faut se contenter de gérer l’institution !
Un chrétien doit être positif et rester dans l’espérance.
Jésus ne nous a pas dit de regarder vers le ciel, mais autour de nous, porter notre attention vers les pauvres, les malades et les plus démunis.
Nous sommes la dernière génération de ceux qui croyaient que tout était acquis.
L’Eglise a oublié de se remettre en question. On a oublié de transmettre quelque chose aux nouvelles générations.
Reprendre le texte important de Vatican II, on a pris du retard, après 50ans on n’a pas fini de le découvrir.
Jean-Paul II a ouvert l’Eglise au monde et l’Eglise s’est en partie adaptée.
Tout le monde n’est pas d’accord dans l’Eglise, le Pape François fait face à de grandes difficultés, surtout au sein de la gouvernance au Vatican.
La transmission aux jeunes n’a pas eu lieu, ils ont même disparu de notre Eglise.
La jeunesse d’aujourd’hui s’est ouverte à d’autres choses avec l’importance des réseaux sociaux dans leur vie. Peut-être faudrait-il s’inspirer des réseaux sociaux, le seul moyen d’atteindre les jeunes à l’heure actuelle ?
La coresponsabilité : chez les Filles de la Charité, les décisions se prennent en communauté. La coresponsabilité ce n’est pas facile en effet il est plus simple de décider tout seul.
IX – DISCERNER ET DECIDER
Chez les Filles de la charité il a été précisé que les supérieures ne décident pas de tout. Les décisions sont prises en communauté, un modèle de coresponsabilité pour un grand nombre de communautés. Ce qui change les relations. Ce n’est pas facile, en effet il est plus facile de prendre les décisions tout seul.
Dans certaines paroisses les décisions sont prises de façon collégiale, même au niveau du budget, jusqu’au salaire des prêtres.
Les fidèles doivent participer à la gouvernance de l’Eglise.
L’esprit Saint « personnage » important pour le discernement, son rôle est majeur dans nos prises de décisions.
Prions l’esprit-Saint afin qu’il nous inspire au moment de nos engagements et de nos prises de décisions.
L’ambition du pouvoir au sein de notre Eglise : chacun veut prendre le pouvoir de son voisin, c’est une sorte de perversion ! (Le mot est peut-être un peu fort !)
Certains y voit même un tremplin pour la réalisation d’ambitions personnelles… mais où est la foi !!!
Ne pas oublier que nous sommes tous envoyés, mais pas propriétaire, ni de nos missions ni de nos églises !! Tout le monde y a sa place.